La maladie de Dupuytren

Qu’est-ce que la maladie de Dupuytren ?

La maladie de Dupuytren est une maladie de la peau de la paume de la main.
Il s’agit d’une sclérose rétractile de l’aponévrose palmaire superficielle, entraînant un épaississement de cette aponévrose et une rétraction progressive des doigts. L’extension de ceux-ci devient progressivement impossible tandis que la flexion n’est pas limitée.
La maladie de Dupuytren touche plus fréquemment les hommes, habituellement après 50 ans et peut être bilatérale. Le diabète est un facteur de risque, tout comme l’atteinte d’un des membres de la famille.
Son origine reste inconnue même si certains facteurs peuvent la déclencher comme un traumatisme de la main.
Enfin, d’autres localisations de cette même pathologie existent : la maladie de Ledderhose (rétraction de l’aponévrose de la plante des pieds) et la maladie de Lapeyronie (courbure de la verge).

Les symptômes

La maladie de Dupuytren se caractérise par trois signes cliniques : les brides, les nodules et les ombilications.
Les brides sont des cordes palpables dans la paume de la main et s’étendant parfois vers les doigts.
Les nodules sont des tuméfactions palpables tandis que les ombilications sont la conséquence de la rétraction cutanée vers la profondeur de la main.

Les examens complémentaires

Le diagnostic de la maladie de Dupuytren est clinique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire dans la forme typique.
La classification de Tubiana permet de qualifier le stade évolutif de la maladie et aide dans la décision de mise en œuvre d’un traitement.

Le traitement

Aucun traitement médical n’existe à l’heure actuelle.

Le traitement chirurgical est envisagé à partir du moment où le patient n’arrive plus à poser la main à plat sur une table. L’objectif de la chirurgie est de rouvrir la main et permettre l’extension des doigts.
Deux techniques sont principalement utilisées : l’aponévrotromie à l’aiguille (section d’une bride) et l’aponévrectomie (retrait chirurgical de la lésion). Ces deux techniques sont réalisées en ambulatoire (hospitalisation d’une demi-journée).

L’aponévrotomie à l’aiguille est un geste rapide permettant de sectionner une bride. L’extension du doigt peut s’en trouver améliorée mais la lésion n’est pas retirée et peut récidiver. Cette technique est rarement utilisée.

L’aponévrectomie est un geste consistant à retirer les lésions cutanées afin de limiter la récidive dans le temps. Ce geste est plus complexe et peut nécessiter un geste de chirurgie plastique réalisé en même temps. Une partie de la cicatrice peut également être laissée ouverte et finira par se fermer à l’aide de simples pansements. Nous appelons cela la cicatrisation dirigée.

L’aponévrectomie est effectuée sous anesthésie loco régionale, en ambulatoire (hospitalisation en demi-journée). Dans les suites, le port d’une attelle dynamique est parfois proposée en fonction de la rétraction. La mobilisation des doigts est immédiate mais le port de charges lourdes est interdit. Un arrêt de travail de trois à six semaines est prescrit. Des soins de pansement de la cicatrice par une infirmière sont à prévoir pour quinze jours à trois semaines. Des médicaments antidouleurs par voie orale sont prescrits. Une consultation de contrôle est prévue une semaine après l’intervention. Il est possible qu’une prescription de séances de kinésithérapie soit nécessaire.

Les résultats

L’aponévrotomie à l’aiguille traite la rétraction des doigts. Les doigts bougent normalement mais la maladie étant encore présente, le risque de récidive est présent.
L’aponévrectomie permet de traiter la maladie en plus des symptômes. La récidive est moins fréquente. Par contre, elle nécessite des soins de pansement plus longs, de la kinésithérapie et parfois le port d’une attelle afin d’optimiser l’extension des doigts. Cela évite l’apparition d’une cicatrice qui pourrait se rétracter et limiter le résultat.

Brides dues à la maladie de Dupuytren
Résection par incisions en Zigzag ou Brunner
Résection avec zone laissée en cicatrisation dirigée
Résection et couverture de la zone de résection par une greffe de peau prélevée à la paume

Les risques

– La raideur articulaire, si la mobilisation du doigt en post opératoire a été insuffisante ou si la maladie est trop évoluée
– L’infection post opératoire : à évoquer si douleurs anormales pulsatiles
– Des lésions nerveuses ou artérielles sont décrites dans la littérature mais restent exceptionnels, que ce soit avec une aponévrotomie à l’aiguille ou une aponévrectomie chirurgicale. Ce risque est d’autant plus grand que la rétraction des doigts est importante.
– Algodystrophie : elle peut être déclenchée après un traumatisme de la main, même mineur. Nous pouvons comparer ce phénomène à une allergie à la douleur. Elle évolue sur plusieurs mois avec des phases plus ou moins douloureuses ou inflammatoires. La main devient gonflée, rouge, chaude et douloureuse.
– Des complications cutanées, à fortiori chez les patients fumeurs
– La récidive de la maladie n’est pas rare et conduira à une reprise chirurgicale en cas de gêne fonctionnelle

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